Paola-Carla : « Je suis beaucoup plus attentive aux patients que je prends en charge, surtout en maternité. »

Paola-Carla c’est un coup de cœur. Un vrai. ​Elle fait tomber ses enfants comme des mouches rien qu’avec son sens de l’humour. Désamorcer et alléger les situations compliquées est une vocation. Tout comme sa profession. ​Son secret ? Être (très) bien entourée. Elle a répondu du tac au tac à nos questions sur son rôle de mère, son couple, ses enfants, 2020 #youhou, la vie maintenant et celle qu’on s’imagine dans 5 ans. Spoiler : vous allez rire autant qu’être touché.e. On vous sert un café ?

 

Avant d’avoir des enfants, comment fantasmiez-vous votre maternité ?
Avant d’avoir des enfants, je pensais que j’en aurais à 25 ans parce que pour moi c’était déjà ultra vieux. À 25 ans, j’ai évidemment réalisé que ce n’était pas le bon âge pour moi. Mis à part ça, j’ai certes toujours su que je voulais avoir des enfants mais sans trop visualiser les choses pour autant. En plus, je suis fille unique dans une famille pas très nombreuse donc pas vraiment d’exemple à visualiser pour imaginer ma maternité. Je suis de nature très anxieuse du coup, ça s’est résumé à : Essayer d’avoir des enfants et s’en sortir tous vivants. Et ça sera nettement suffisant !

C’était quand, où et comment la première fois que vous vous êtes dit : Je veux un enfant ! ?
Cette discussion est arrivée tôt avec mon mari. C’était très important pour lui d’avoir plusieurs enfants et rapidement. De mon côté, je n’étais pas aussi pressée mais comme j’avais très peur que cela ne fonctionne pas – sans raison évidente mis à part le stress- j’ai dis banco assez vite. Le jour où la décision a été officiellement prise, j’ai tellement eu peur qu’on a réservé des billets pour un one man show au Petit point virgule. Histoire que je rigole un bon coup et que ça me décoince ! J’ai vraiment eu peur des responsabilités et du fait de ne pas pouvoir revenir en arrière. Je prenais pour la première fois de ma vie une décision avec autant de conséquences, qui implique quelqu’un d’autre que moi. C’est ça qui m’a fait le plus peur. Mais j’ai un mari très optimiste, qui voit toujours le bon côté de tout. Ca équilibre mes angoisses universelles !

Enceinte de votre premier enfant, quelle.s question.s tournaient en boucle dans votre tête ?
Pas grand-chose en réalité ! Ma tête s’est vidée des derniers neurones résidents en temps normal. J’ai eu des grosses angoisses durant quelques semaines après une éventuelle petite anomalie – finalement une fausse alerte – à la seconde échographie d’Edgar. Et malgré des nouvelles rassurantes, cette angoisse est restée latente jusqu’à l’accouchement. Du coup, cette première grossesse n’a pas été totalement sereine, contrairement à ma grossesse pour Olympe et Tristan qui a été un nuage de sérénité alors qu’elle était plus risquée. 

Paola-Carla porte la robe Rita Bordeaux.

 

Aujourd’hui, maman de 3 enfants, vous vous définiriez comment ? 
Si je suis sincère, je dirais que je malheureusement stressée, ou peut être inquiète, ou alors attentive ? Très trèèèès attentive ahaha. Aimante aussi. C’est probablement cliché, mais j’espère en tout cas qu’ils se sentent aimés, même si je crois qu’aucun enfant ne peut vraiment réaliser l’étendue de l’amour qu’un parent peut lui porter. Et enfin, je pense que je suis toujours de bonne humeur, je me réveille toujours partante, en forme, en me disant Allez go, on y va, on ne lâche rien. Et ça s’applique encore plus maintenant que se réveillent avec moi trois petits bébés. Je résumerai ça en disant que je suis une mère à fond les ballons no matter what. Je crois que tous les jours, je cherche un petit truc pour les faire rire, quelque chose pour marquer la journée, faire que ce soit spécial.

Complétez cette phrase : « Tu sais que tu es parent quand… »
Tu découvres vraiment la peur, le fait d’être responsable de quelqu’un. Tu ne peux pas te permettre de rater. Ce truc de penser en permanence à quelqu’un en te disant : « Est ce que ça va ? ». La première fois que la crèche m’a appelée pour me dire qu’Edgar avait de la fièvre, je me souviens exactement où j’étais, j’ai du m’asseoir et j’ai pleuré d’un coup, au travail. C’était mon premier fils, il n’avait jamais eu de fièvre et je n’ai rien contrôlé. Maintenant, ça ne me perturbe plus du tout !

Qu’est-ce que 2020 vous a appris en tant que parent ?
Pour moi ça n’a rien changé, en tant qu’anesthésiste, je n’ai pas été confinée et j’ai travaillé à l’hôpital. Du coup, mes enfants ont pu être gardés, quand nous en avions besoin. En revanche, j’ai réalisé que mon mari était vraiment un excellent père, très patient, et avec vraiment beaucoup de ressources, d’imagination et de résilience. Il a pris son rôle très à cœur. Même si je m’en doutais avant d’avoir des enfants, je n’en reste pas moins très impressionnée, et émue.

On vous offre 48h sans enfant… Vous faites quoi en premier. Et le reste de la journée ?
Très sincèrement, je vérifie vraiment qu’ils soient bien safe et j’organise 48h en amoureux avec mon mari, n’importe où.

 

« La fatigue peut transformer un petit tracas en difficulté insurmontable. Tout change, il faut retrouver sa nouvelle place, à son rythme. Il n’y a pas d’urgence à se faire violence, à sortir faire un resto en amoureux si tu ne le sens pas. » 

 


Paola-Carla porte notre sweat iconique We Are Family et Tristan, un adorable sweat Mini Cool (découvrir notre lookbook des iconiques). 

 

Selon vous, qu’est-ce qui change le plus dans le couple quand on devient parents ?
C’est déjà un challenge d’être un couple serein, équilibré et heureux sans enfant ! Alors, on a intérêt à être bien solide pour envisager des enfants. La fatigue peut transformer un petit tracas en difficulté insurmontable. Tout change, il faut retrouver sa nouvelle place, à son rythme. C’est important de trouver du temps à deux, du temps pour soi, et du temps pour la famille, au bon moment, sans se forcer, ni forcer l’autre. Tout est une question de timing. Je dis souvent que la vie est longue, et pour ça aussi. Il n’y a pas d’urgence à se faire violence, à sortir faire un resto en amoureux si tu ne le sens pas. Pour Edgar, ça m’a pris 3 mois pour être capable de réussir à sortir sans lui. Pour les jumeaux, je suis allée au resto sans eux au bout de 7 jours. Il faut se laisser le temps de faire les choses à son rythme, ça finira de toute façon par arriver.

Vous avez gagné quoi depuis que vous êtes maman ? Et perdu quoi ? 
J’ai gagné des sentiments que je ne connaissais pas, aimer quelqu’un sans condition ni retour. Et découvrir qu’on peut aimer de façon aussi forte plusieurs personnes. Après Edgar, je me suis dis réellement qu’il n’y aurait plus de place dans mon cœur, qu’il avait tout pris et que je n’aimerais sans doute pas autant mes enfants suivants, surtout en ayant des jumeaux, mais c’est absolument faux ! Et j’ai perdu évidement beaucoup de tranquillité, j’ai l’impression que j’aurai toujours peur pour eux. C’est fou, dans toutes mes réponses, la peur revient toujours ! Je vais être la meilleure campagne contraceptive du moment !

 

« Se comporter de façon à ne se sentir ni supérieur ni inférieur à personne, et que personne ne se sente ni supérieur ni inférieur à toi. Ça, ça compte beaucoup pour moi. »


Olympe et Tristan portent les t-shirts Sœurette et Frérot Super Super Cool.

3 choses indispensables que vous avez envie de transmettre à vos enfants pour en faire de jeunes adultes incroyables ?
De la confiance en soi !  Mon mari rajouterai «  et de la confiance dans les autres ». Nos visions sont diamétralement opposées sur le sujet, moi je pense qu’on est toujours tout seul et qu’il ne faut faire confiance à personne, quitte à avoir peut-être une bonne surprise. Valérien c’est l’opposé, il pense qu’il faut faire confiance à tout le monde, et tant pis si on s’est trompé, on y a cru. Je vous laisse choisir votre équipe ! Ensuite, ma mère m’a toujours obligée à dire bonjour à tout le monde et de la même façon. Le fond de ça, au-delà de la politesse évidement, c’est de se comporter de façon à ne se sentir ni supérieur ni inférieur à personne, et que personne ne se sente ni supérieur ni inférieur à toi. Ça, ça compte beaucoup pour moi. Et enfin la notion d’effort, de travail, la volonté, un mélange de ça, pour ne rien attendre de personne. Et y arriver seul.

Il y a des livres, des gens, des films, des rencontres qui vont ont inspiré dans votre vie de parents ? 
Très sincèrement pas grand chose, je suis fille unique et mon mari a été le premier de ses frères à faire des enfants, du coup on avait peu d’exemples et peu de conseils. Ma mère m’a dit d’acheter le Pernoud et on s’est débrouillés avec ça. On a été plutôt libres. Ensuite, j’ai écouté ma mère et ma belle-mère, quand j’en avais besoin, en en faisant ce que je voulais.

La maternité a-t-elle changé ton rapport à ton métier d’anesthésiste ?
Oui, je suis beaucoup plus attentive aux patients que je prends en charge, surtout en maternité. Je m’occupe des papas alors qu’avant je le faisais sans doute mais sans réaliser toute l’émotion que représente une naissance dans un couple. Je pense que je suis plus sensible, moins scolaire qu’avant, enfin je crois. Et puis je me retrouve à être émue aux larmes dans certaines situations alors que ça n’arrivait pas avant, ou alors c’est peut être juste la vieillesse !

 

« Je suis beaucoup plus attentive aux patients que je prends en charge, surtout en maternité. Je m’occupe des papas alors qu’avant je le faisais sans doute mais sans réaliser toute l’émotion que représente une naissance dans un couple. »

 

Paola-Carla porte le sweat Coup de Cœur de notre capsule Boum Boum et Olympe le sweat anémones d’hiver.

 

Qu’est-ce que vous vous juriez de ne jamais faire en tant que mère et auquel vous n’avez pas réussi à échapper ?
La tétine pour Edgar !  On a tenu 11 jours avec notre petit doigt dans sa bouche pour l’endormir puis notre pédiatre nous a dit de choisir nos combats et que la tétine n’était pas le pire truc au monde. Il l’a toujours la nuit, à 4 ans et demi. On verra plus tard. Et bien sûr, avant j’étais outrée de voir des enfants manger chez MacDo ! On dira que maintenant je n’ai plus d’avis sur la question !

Qu’est-ce qui vous étonne le plus chez vos enfants ?
Tout ! Les trois sont radicalement différents entre eux et totalement différents de moi, du coup chaque jour c’est une nouveauté incroyable. Edgar est sensible comme c’est impensable, il fait attention à tout, chaque détail, et il s’en souvient pendant 100 ans. On marche sur des œufs en se disant, mince il ne faut pas faire d’erreur sinon on va le traumatiser pour toujours. Olympe est totalement fonceuse, intransigeante, droite dans son slip, franche et honnête, elle ne pleure jamais pour rien, et elle avance toujours. Et à côté de ça, elle se roule dans des vêtements en fourrure et des trucs à paillettes totalement girly. Tristan, c’est un bandit gentil, un filou, un rigolo, il chouine beaucoup mais rien n’est compliqué, il adore les câlins tout doux, il est hyper attentif, méticuleux, et fait très attention à ses doudous. Et au delà de ça, je suis fascinée par la vie de fratrie, leurs jeux, leurs disputes, leurs attentions les uns pour les autres. N’ayant ni frère ni sœur, c’est un monde totalement nouveau pour moi.

 

« Les trois sont radicalement différents entre eux et totalement différents de moi. Du coup chaque jour c’est une nouveauté incroyable. Edgar est sensible comme c’est impensable, il fait attention à tout, chaque détail, et il s’en souvient pendant 100 ans. »

 

 

Vous la voyez où et comment votre famille dans 5 ans ?
Franchement, on est déjà méga heureux comme ça actuellement, alors je dirais que si ça peut rester comme ça c’est parfait. A cinq, on est bien, au complet. Sinon, j’aimerais beaucoup avoir une maison au bord de l’océan, mais rien ne presse, la vie est longue…

Pour découvrir l’univers de @paolacarla, c’est par ici !

Publié le Ecrit par Amandine